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    “You can do so much in 10 minutes time. Ten minutes, once gone, are gone for good. Divide your life into 10-minute units and sacrifice as few of them as possible in meaningless activity.”

    — Ingvar Kamprad, le fondateur d’IKEA

Des “mini-films” dans un film.

(Temps de lecture : environ 2 min)

Parmi les sujets qui me passionnent, je m’intéresse beaucoup aux films, notamment l’écriture des scénarios.

En lisant pas mal d’articles de scénaristes qui expliquent leur savoir-faire, un billet m’avait particulièrement marqué.

L’auteur disait :

Un bon film est constitué de plein de “bons mini-films” qui sont en fait des regroupements de scènes. Chaque regroupement a un début, un milieu et une fin…

Une erreur d’écriture.

A mon avis, NE PAS effectuer cette méthode est une erreur que commettent pas mal de scénaristes. Cette méthode donne un rythme et permet d’à la fois mieux découvrir les personnages en profondeur (qui amplifient leur propres traits de personnalité et de caractère), et accroche le spectateur.

Le test ultime.

Le test ultime est de démarrer un visionnage en plein milieu d’un film et de constater si l’on peut comprendre rapidement le “qui est qui” et le “qui fait quoi”.

Exemple d’un mini-film dans le film :

Regardez le petit clip ci-dessous (ça prend juste un peu plus de 2 mins).

C’est un clip issu du film que j’ai bien aimé de Steven Spielberg, Le Terminal.

En regardant plus spécifiquement le clip ci-dessus (De mémoire, ces scènes viennent après une 20aine de minutes depuis le début.), on peut s’apercevoir justement d’un cas précis de regroupement de scènes qui constitue un véritable mini-film.

Ce que je trouve génial, c’est la manière où même sans avoir vu le début du film, le spectateur peut comprendre le dénouement en l’espace ces quelques minutes, soit 2m15 👍.

🖐 #HighFiveSpielberg

Ca ressemble presque à de la couture.

Durant tout le film “Le Terminal”, on peut constater de ce phénomène de regroupement de scènes qui permettre de comprendre un dénouement spécifique à part entière. Et naturellement, chacun de ces regroupements font du film un grand ensemble.

Je vous invite à regarder ma petite décomposition pour mieux comprendre :[vertical-spacer]

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    1. Le début, dès les 1ères secondes

Le protagoniste : Un homme regarde un restaurant fast-food avec intensité. A ce moment, on ne sait pas s'il a faim, ni pourquoi il regarde le fast-food intensément. On ne sait pas s'il est sympa ou méchant. Mais il a une bonne bouille... Le décor : En revanche, on comprend rapidement qu'il est dans un aéroport ou une gare en fonction du format de chariot de la dame qui lui dit de se pousser.

    2. 10 secondes plus tard

Il comprend que l'on peut gagner de l'argent en récompense d'avoir ramené un chariot à un endroit spécifique.

    3. 30 secondes plus tard

On voit des policiers (la sécurité de l'aéroport) sourirent en regardant tous au même endroit. Un des agents explique au seul homme en costard de qui il s'agit. C'est Navorski. Et ils ont l'air de déjà le connaître et l'aimer. En revanche, l'homme en costard a l'air moins commode. On présume que c'est l'antagoniste. On se dit que le protagoniste, Navorski, est sympathique. On veut son succès.

    4. Un "call to adventure" démarre

Un défi vient de se créer. Navorski (le protagoniste) a faim. Il doit chercher des chariots pour gagner de l'argent pour se payer à manger. C'est l'appel à l'aventure. En gros, Navorski est dans un état A (il a faim). Son aventure est d'aller chercher X pour devenir un état B (avoir mangé).  

    5. Succès !

Victoire ! Navorski, pour lequel on a sympathisé (car Tom Hanks a un visage et des expressions très "likeable") a atteint son objectif. On attend à ce que son aventure s'achève. Le public se doute de ce qui va se passer...

    6. Keep the change

Victorieux, on retrouve Navorski au Burger King. Il passe sa commande. Et se permet d'inviter la fille à la caisse de garder la monnaie. Le public soutient encore plus Navorski, car en plus d'avoir mené à bien sa mission, il est généreux (avec le très peu qu'il possède).

    7. L'état B devient B+

Le clip pourrait s'arrêter là. Navorski a atteint son objectif et on présume que son état A (avoir faim) est devenu un état B (ne plus avoir faim) en le voyant manger. Mais, ce n'est qu'un hamburger. Les connaisseurs auraient aperçu que c'est tout sauf un copieux "Whopper". Le visage de Navorski parait plutôt concentré à manger vite.

    8. Pourquoi s'arrêter là ?

Spielberg surprend son public en démontrant que Navorski est malin. Ca a marché pour 3 chariots ? Pourquoi ne pas essayer avec une dizaine ? L'état B (avoir mangé, mais pas à sa faim) devient l'état B+ (vouloir manger à sa faim).

    9. Manger à sa faim

2ième victoire ! Navorski a atteint son objectif qui s'est étendu afin d'assouvir son état B+ (mangé à sa faim). Le ramassage de chariots, étant la seule source de revenu de Navorski, on découvre plus tard dans le film que l'antagoniste s'en sert contre lui (en embauchant un ramasseur). Mais il reste une subtilité...

    10. La subtilité façon Spielberg

Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais à mon avis, afin de ponctuer la satisfaction de Navorski, on aperçoit une sorte de sourire tracé par les sauces sur les côtés de sa bouche. Est-ce voulu ? Est-ce de la pure interprétation ? Venant du maître Spielberg, je pense que tout est là pour une raison...

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  • Damian Hazlewood

    Insatiablement curieux

    Passionné d'UX, de design de produit (notamment numérique mais pas que... glace8.com), de marketing/ comm, de nouvelles technologies, d'innovation, de comportementalisme, de psychologie, de neuroscience, de tout-ce-qui-geek, de concepts fous, de comédies US/UK (movies + standup), de films/ séries (+ scénarios), de musique, de créativité, et de fooding...

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